mardi 17 mars 2015

Présentation de Fourdrain


FOURDRAIN (Aisne)



Fourdrain vu de la Route Nationale



Fourdrain est une commune française de 400 habitants, située dans le département de l'Aisne (02) et la région Picardie. Ses habitants sont appelés les Fourdrinois.
Fourdrain se situe en lisière de la forêt domaniale de Saint-Gobain, de part et d'autre de la D 1044. La commune jouxte notamment les localités de Crépy et de Saint-Gobain.


Dépendance de Soissons, des bailliage, élection et diocèse de Laon, 
aujourd'hui du canton de La Fère, arrondissement de Laon, diocèse de Soissons.
Seigneurie relevant de la châtellenie de La Fère et par celle-ci du comté de Marle et ancien fief de la Grosse Tour de Laon. Siège du prieuré saint Lambert fondé en 1169 par les chanoines de saint Jean au Bourg de Laon, donné en 1200 à l'abbaye saint Crépin en Chaye de Soissons. Ancien village vigneron.
Il tomba à Fourdrain, en 1528, une grêle d'une grosseur extraordinaire. 
Les grêlons, qui pesaient plus d'une livre, tuèrent des hommes et des animaux dans la campagne, hachèrent les vignes et les arbres.
Vestiges gallo-romains aux Bruyères ; Creuttes ; vestiges du Grand Moulin et du Moulin de Brie ; belles maisons XVIIIème dont de nombreux vendangeoirs ; château Restauration avec parc et étangs ; restes du château fort de Saint Lambert ; cimetière militaire allemand ; restes de l'ancien prieuré Saint Lambert.




Atlas de Trudaine 1745-1780



Personnalités...


La famille de Brancas
Blasonnement : D'azur, à un pal d'argent, chargé de trois tours de gueules, et accosté de quatre pattes de lion mouvantes des flancs de l'écu posées en chevron.
Devise : Della Branla Il Leone Ou Ex Ungue Leonem.

La famille de Brancas est une famille aristocratique française issue de l’illustre maison des Brancaccio de Naples, s’est établie en France au XIVème siècle, sous Charles VII.

Les Brancas de France ont formé deux lignes, dont l’aînée éteinte en 1802, portait les noms de Brancas-Forcalquier et de Céreste, avec les titres de ducs et de Grands d'Espagne.

Marie Thérèse de Rabutin, veuve, a fait hommage, le 5 août 1722, du comté de Manicamp (hommage précédent du 10 octobre 1687 - dénombrement des 9 et 12 novembre 1691). Elle n'a pas d'enfant de son mariage avec Léon de Mardaillan, comte de Lassay. Selon Melleville, elle donne, en 1731, la terre de Manicamp et autres lieux à Anne Adélaïde d'O, sa parente, épouse de Louis de Brancas, duc de Lauraguais, pair de France.
Or un acte du 20 juin 1731 juin passé devant Me Tessier, notaire à Paris, fait mention d’une vente par madame la comtesse de Lassay à M. le duc de Brancas des terres de Fourdrain, Brie, la Bovette... Il s'agit bien d'une vente, mais qui se fait à Paris. "Les grands seigneurs ne vont presque point dans leurs petites terres et surtout quand il n'y a qu'une mazure comme à Fourdrin", écrira-t-on le 30 mars 1773. Sur place, la transaction passe alors inaperçue mais on en reparlera.

Le Département de l’Aisne de 1824 à 1828, à la fin du règne de Louis XVIII  et au début de celui de Charles X

Le Duc de Brancas
Le troisième candidat royaliste portait le titre prestigieux de duc et était le seul à l’avoir dans le département avec Caulaincourt duc de Vicence. Mais, celui-ci était un duc d’Empire, alors que Brancas Céreste était un duc d’Ancien Régime. Sa famille originaire d’Italie (Brancas) puis de Provence (Céreste) et du Languedoc (Lauraguais) subdivisée en Brancas Villars et Brancas Cereste, avait atteint la duché-pairie au XVII ème siècle. Elle s’était fixée dans le Noyonnais et le Laonnois, à Manicamp, Beautor et Fourdrain au XVIII ème siècle. L’oncle de l’homme politique de la Restauration, le duc de Lauraguais qui résidait à Manicamp avait fait parler de lui comme lettré, savant et esprit libéral à la fin de l’Ancien Régime. Il avait en particulier racheté les places des spectateurs qui se trouvaient sur la scène au Théâtre Français. Sa vie privée tumultueuse avait aussi défrayé la chronique. Il se rallia à la Revolution et n’émigra pas. Toutefois Louis XVI le nomma à la chambre des pairs.
Son neveu le duc de Céreste qui résida à Fourdrain était nettement plus à droite : il émigra de 1791 à 1807. Il se rallia toutefois à l’Empire cette année-là et devint chambellan de Napoleon 1er et adjudant commandant la place de Paris en janvier 1814. Mais il fut un des premiers à abandonner Napoléon à l’arrivée des alliés. Il revint alors dans son département d’origine et commanda la légion de l’Aisne, formée de soldats recrutés dans le département, de 1815 à 1820, puis le 2ème régiment d’infanterie de ligne, qui succéda à cette légion jusqu’en 1822. Il sera promu maréchal de camp en 1826.
Il va se présenter deux fois sans succès aux élections à la députation : une première fois le 6 mars 1824 au collège départemental et une seconde fois le 29 janvier 1826, à Vervins, un peu malgré lui. Il était assez riche puisqu’il payait plus de 2.000 Fr d’impôt.

Bulletin des lois de l'Empire français, N° 228, Volume 8
Paris, 13 mars, 1828  
Ordonnance du roi N° 8419 qui :
1/ Autorise l’acceptation de la donation faite à la commune de Fourdrain (Aisne) par les sieur et dame de Brancas, Duc et Duchesse de Céreste, d’une portion de maison et d’une rente perpétuelle de 500 fr ;
2/ Rapporte les dispositions  de l’ordonnance du 11 novembre 1827.

Louis-Albert DE BRANCAS, comte de Brancas et de l'Empire, puis duc DE CERESTE, pair de France (27 janvier 1830), chambellan de Napoléon Ier (1807), adjudant commandant de la place de Paris (8 janvier 1814), colonel de la légion de l'Aisne (juillet 1814), gentilhomme honoraire de la chambre du roi (1825), maréchal de camp (1er novembre 1826), officier de la légion d'honneur, chevalier de Saint-Louis, releva les noms et titre de Céreste, éteints dans la branche aînée, et fut appelé à la pairie en janvier 1830, comme duc de Céreste.
Né à Paris le 8 octobre 1775, décédé au château de Fourdrain (Aisne) le 28 septembre 1851, il épousa, en 1797, Henriette-Pauline de Monestay de Chazeron, décédée à Fourdrain le 27 août 1858, fille de François-Amable-Jules, marquis de Chazeron, et de Diane-Henriette-Louise-Geoffrine de Baschi d'Aubais ; sans postérité.




  Faire-part de décès du comte de Brancas, duc de Céreste
au château de Fourdrain le 28/09/1851



Faire-part de décès de 
  Henriette-Pauline de Monestay de Chazeron au
château de Fourdrain le 27/08/1858



La famille Gruel
Fondateur d’une dynastie de relieurs qui exercèrent jusque 1967, Auguste-Pierre-Paul Gruel (Paris, 1er germinal an VIII [22 mars 1800] – 24 novembre 1846) avait repris en 1825, année de son mariage avec Éléonore-Marguerite Deforge (Paris, 1er janvier 1806 – 6 mars 1831), l’atelier que son beau-père, Isidore Deforge, avait fondé en 1811 rue Duphot (Ier). Il déménagea en 1834 rue Royale-Saint-Honoré (rue Royale, VIIIe), épousa en 1837 Catherine-Élisabeth-Aglaé Mercier (Montigny-en-Arrouaise, Aisne, 12 janvier 1813 – Fourdrain, Aisne, 3 octobre 1896) et spécialisa son entreprise dans la reliure de piété, confiant la dorure au jeune Marius Michel père (1821-1890).  Sa veuve se remaria en 1850 à l’imprimeur Jean Engelmann (Mulhouse, Haut-Rhin, 2 mars 1816 – Fourdrain, Aisne, 29 juillet 1875), fils de Godefroy Engelmann (1788-1839), introducteur de la lithographie en France et inventeur de la chromolithographie. L’atelier Gruel-Engelmann créa surtout des reliures de présent dans le style néo-gothique.
Veuve une seconde fois, Catherine Gruel-Engelmann s'associa à ses 2 fils, Edmond, Jean, Godefroy Engelmann (Paris 6/10/1851 - 11/01/1918) et Paul, Joseph, Léon Gruel (Paris 14/05/1841 - Cannes 7/11/1923).


Ex-libris Léon Gruel


Léon Gruel à gauche en 1903


Léon Gruel (1841-1923), grand relieur d’art et auteur d'ouvrages sur la reliure. Il possède dès 1891 l'atelier de reliure parisien fondé en 1811 par son grand-père Isidore Deforge et repris par son beau-père Godefroy Engelmann, inventeur de la chromolithographie. Il est enterré à Fourdrain dans la propriété familiale.



L'ancienne propriété de Léon Gruel






La nouvelle propriété de Léon Gruel de style normand  (le chalet rouge)



La famille Coppée / Le Hodey (cf article sur "la famille Coppée et le château de Fourdrain"). 
La famille Coppée originaire de Belgique, a acheté le château après la guerre de 1914-1918.
Ce château d'époque restauration avait appartenu à la famille de Brancas.



Adolf Hitler à Fourdrain
En mars 1918, le 16e Régiment de réserve bavarois était en repos à LAON. Pour gagner NOUREUIL, ce régiment est passé par CREPY et a cantonné à FOURDRAIN. Un soldat de cette unité, un certain Adolf H. a dessiné l'église de ce village. Le dessin serait actuellement conservé par un particulier en France.

En 1940, il revient dans la région notamment à Cerny-lès-Bucy




25 Juin 1940 :  Hitler, en compagnie de deux officiers, visite la ferme de Mr. André Tiéfaine à Cerny-lès-Bucy.

Alors qu'il était à Lizy, en avril 1918, à la suite d'une blessure reçue sur le front français,

Adolf Hitler, simple caporal, était venu se reposer dans cette ferme.

Vingt-deux ans plus tard, il avait tenu à revoir ce lieu. (photo A. Oget).



Man Dette, qui habitait alors à Brie et passait régulièrement devant le château pour se rendre à Fourdrain m'a souvent dit qu'elle était presque certaine d'avoir vu Hitler devant celui-ci en 1940.




Histoire du prieuré de Saint-Lambert
Enguerrand 1er de Coucy, au XIème siècle, donna la terre de Saint-Lambert à l‘abbaye de Saint-Vincent de Laon. Mais son fils, Thomas de Marle, spolia les moines. 
Enguerrand IIsous la pression de l’évêque de Laon Barthélemy de Jur et du pape, restitua cette terre aux moines de Saint-Vincent. 
Enguerrand III la leur reprit au XIIème  siècle moyennant dédommagement. 
Il avait bâti les châteaux de Coucy, Marle, Saint-Gobain, etc. Il construisit aussi une maison forte à Saint-Lambert. Il transforma une grande prairie marécageuse en étang, en construisant une digue au-dessus du village de Fressancourt.
Après la mort d’Enguerrand VIIle dernier sire de la deuxième lignée de Coucy, sa fille aînée Marie vendit au duc Louis d’Orléans (au début du XVème siècle) Coucy, Folembray, Saint-Gobain, La Fère, Saint-Lambert, Assis-sur-Serre et Marle, Saint-Aubin (canton de Coucy) ; Saint-Lambert avec le vivier et I’étang. 
Mais le fils de Marie de Coucy, Robert de Bar-le-Duc récupéra les châtellenies de Marle, La Fère, Saint-Gobain, Saint-Lambert et Montcornet. Ces terres furent érigées en comté de Marle en 1413. 
Ce comté passa par mariage à Louis de Luxembourg, connétable de Saint-Pol. Celui-ci ayant joué double jeu entre Louis XI et Charles le Téméraire termina sa vie décapité en place de Grève à Paris (1475). 
Sa petite fille Marie de Luxembourg se maria à François de Bourbon comte de Vendôme. 
Celle-ci fut l’arrière grand-mère du roi Henri IV.
Pendant les guerres de la Ligue, Saint-Lambert fut occupé par les Ligueurs puis pris par les royalistes en 1589. En 1594,le roi Henri IV assiégea Laon. Alors pendant quatre mois il vint souvent à Saint-Lambert. Ce château était tenu par une garnison qui devait empecher les troupes Iigueuses et espagnoles de La Wre de secourir Laon. Un soir, Henri IV était en train de cueilllir des prunes à Saint-Lambert, quand Sully vint le prévenir de l’arrivée d’une armée ennemie : Parbleu ! sire, s’écria-t-il, nous venons de voir passer des gens qui vous pr6parent bien d’autres prunes et un peu plus difficiles à digérer ! . 
L’armée espagnole fut repoussée à Crépy-en-Laonnois et son convoi de ravitaillement capturé près de Saint-Lambert. 
L’usufruit de ce domaine passa par la suite aux bâtards d’Henri IV, les Vendôme, puis aux princes de Condé. Le domaine de Saint-Lambert était surtout constitué par un grand lac artificiel créé en 1202 par Enguerrand III qui occupait la presque totalité d’un vallon entouré de collines boisées. 
Il était long d’ouest en est de 3 km sur une largeur moyenne de 340 m. Cela lui donnait une superficie d‘environ 100 hectares. 
Il était alimenté par les eaux provenant des étangs de Saint- Nicolas-aux-Bois et du Tortoir. On y trouvait beaucoup de poissons, surtout des brochets. 
Les fermiers, peu avant la Révolution, démolissaient les ruines pour en vendre les matériaux ; l’étang se transformait en marécage. 
En 1815, la manufacture de glace de Saint-Gobain acheta le domaine. Elle acheva le desséchement de l’étang et essaya de le transformer en culture. Actuellement, les fossés pleins d’eau, qui entouraient à la fois le prieuré et le château, subsistent toujours ainsi que la ceinture de gazon qui les séparait du grand étang. Une jetée en terre a remplacé le pont-levis ; les murs d’enceinte ont été rasés au niveau du sol, mais la porte d’entrée avec son arcade ogivale subsiste toujours. Elle est toujours flanquée dune tour couverte de lierre. 
Vers le milieu de l’enceinte se trouve l’ancienne église du prieuré. Les murs sont percés de cinq fenêtres de chaque côté, soutenus par autant de contreforts. La façade occidentale est percée d‘une porte surmontée d‘une rose placée sous un pignon aigu. Cette église est transformée en écurie. Derrière l’église est situé un vaste bâtiment en grès s’appuyant sur de massifs contreforts. La porte principale est surmontée d’un arc de décharge ogival surmontant un linteau formé d'une seule pierre. Les fenêtres sont divisées dans leur hauteur par un meneau en grès d’un seul morceau. Une tourelle se trouve à l’angle sud-ouest du bâtiment. Il est actuellement transformé en grange. Ce sont les seules parties anciennes de Saint-Lambert puisque l’habitation du fermier près de la porte en grès est une construction du XIXème siècle à laquelle on a cherche à donner une physionomie médiévale. C’est un ancien rendez-vous de chasse de la manufacture de Saint-Gobain. La porte d’entrée, la tour et l’ancienne chapelle ont été inscrites à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques le 24 octobre 1927.

Le prieuré Saint-Lambert est, dans son ensemble avec ses fortifications, inscrit au registre des Monuments Historiques depuis 2002.










Personnes 

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